Au XIIe siècle, les paysans des côtes de Bretagne et du Portugal utilisaient déjà les algues comme amendement pour améliorer et maintenir la fertilité de leur sol. Les algues laminaires, l’Ascophyllum et les fucus ont constitué le goémon qui apportait azote, phosphore et potasse.
La popularité des algues n'a cessé d'augmenter et maintenant, les produits fertilisants à base d'algues font partie de tous les rayons haut de gamme en jardinerie. L'implantation d'industries de transformation confirme la rentabilité d'un tel marché.
Aujourd'hui les principes actifs d’origine algale sont bien identifiés et les principaux produits de l'industrie des algues sont les alginates et les carraghénanes.
La recherche démontre que les apports d'algues, aux doses et aux périodes recommandées provoquent une augmentation :
Oligo-éléments et phytohormones
L'analyse de la composition des algues fraîches montre qu'elles contiennent entre 50 et 60 oligo-éléments différents en faibles doses, une vingtaine d'acides aminés, des enzymes, des antibiotiques et des hormones de croissance végétales.
Les propriétés des algues proviennent en partie des nombreux oligo-éléments qui se trouvent concentrés dans les produits commerciaux. Ces éléments, complexés ou chelatés naturellement, sont facilement assimilables car les algues les fournissent sous forme organique. Ils vont jouer un rôle direct en cas de carence ou de micro-carences, mais les effets induits par une seule application dépassent le simple apport d'éléments nutritifs.
La présence d'activateurs de croissance comme les bétaïne, cytokinines, auxines et gibbérellines est alors invoquée. Un apport accru de ces phytohormones naturellement présentes chez les plantes, expliquerait les résultats observés.
Quelles sont ces phytohormones ?
Les phytohormones jouent un rôle primordial directement dans la division cellulaire, la taille des cellules, dans le débourrement des bourgeons ; elles dopent le métabolisme des jeunes pousses, retardent la sénescence foliaire et activent la production de chlorophylle.
Les cytokinines (précurseurs d'éthylène) participent activement à la division cellulaire et à la formation des membranes.
Les auxines et les gibbérellines favorisent l'élongation cellulaire.
La bétaïne participe à la production de la chlorophylle et elle est considérée comme le meilleur agent antistress végétal. La bétaïne intervient dans le cycle du formaldéhyde qui est utilisé comme agent protecteur pour la plante contre les nématodes.
Les hormones de croissance des algues fraîches ne se retrouvent pas toutes dans les produits commerciaux. Les auxines, contrairement aux cytokinines, plus stables, ne semblent pas bien se conserver. Les gibbérellines se dégradent au bout de quelques mois d’où l’importance de travailler avec des formulations parfaitement maîtrisées du point de vue de la stabilité ; ainsi pour l’Ascophyllum nodosum qui est classée comme algue brune, parce qu’elle le devient en séchant, la couleur verte du départ est un bon indicateur de sa fraîcheur et des qualités attendues liées aux polysaccharides.
Lanières d'Ascophyllum nodosum présentant de nombreux réceptacles dorés
Fertilisation et stimulation des défenses naturelles
Nous savons aujourd’hui que les effets d’extraits de l'algue Ascophyllum nodosum sont multiples et interviennent au cœur du métabolisme végétal:
Les résultats des expérimentations montrent que ces molécules algales stimulent la croissance et la nutrition des plantes traitées. L'étude de leur mode d'action révèle qu'ils agissent sur les plantes en tant que stimulateurs de vitalité.
Nutrition
En effet, nous observons que les principes actifs de ces filtrats ont la propriété de stimuler efficacement les enzymes de la plante responsables de l'absorption de certains minéraux.
Ainsi, la Nitrate Réductase, responsable de l'absorption du nitrate, est stimulée par ces extraits.
On observe également un effet stimulateur des enzymes Phosphatases racinaires impliquées dans l'absorption du phosphate. L'activation de ce type d'enzymes permet une multitude d'effets en aval dans la plante, constatés notamment par une augmentation de la teneur en chlorophylle des plantes.
Ces travaux apportent des connaissances nouvelles et permettent d'avancer de premières explications sur le mode d'action des polysaccharides contenus dans les extraits d’algues (voir stimulateur de défense des plantes).
Les chercheurs arrivent à identifier les responsables des effets des substances algales sur les plantes, ainsi que les cibles potentielles de ces extraits marins. Suite à la pulvérisation d’extrait d'algues brunes riche en auxines sur l’arabette (brassicae), une liste de gènes a ainsi été établie traduisant un lien entre les doses appliquées et la synthèse des protéines.
Des résultats mesurables et des gains de production
L’application de ces extraits d’algue procure une élévation du taux de croissance de 5 à 30 % selon la culture traitée et la nature du fertilisant ; il est constaté un accroissement du système radiculaire (parfois spectaculaire), mais les tests mettent aussi et surtout en avant une résistance accrue aux maladies notamment sur pomme de terre, vergers de pommiers poiriers et pêchers, betterave à sucre, maïs et tournesol.
En pomme de terre, 7 applications foliaires encadrant la tubérisation accroissent la production d’environ 3 %.
En tomate, différents effets sont constatés dont une augmentation de la chlorophylle, une précocité accrue et un rendement amélioré de 4 %.
En arboriculture notamment sur pommier, différents essais ou suivis ont montré des gains de rendement de plus de 20% avec des applications d’extraits d’algue tous les 10 jours dès le stade préfloraison et des effets de réduction de rugosité de l’ordre de 10 %.
Phytoprotection
Caractéristiques communes à la plupart des espèces d’algues micro-broyées :
La présence dans les algues d’oligosaccharides (sucres complexes comme les carraghénanes, la laminarine, les fucoïdes), mais aussi des vitamines comme riboflavine et thiamine est un sujet d’études fondamentales dans la recherche de nouveaux principes actifs naturels contre les pathogènes dans le cadre de la lutte avec des méthodes alternatives.
Autre molécule originale présente : l'acide abscissique, impliquée dans la régulation de l’évapotranspiration et la lutte contre le stress hydrique des cultures.
Mannitol, acide alginique (polysaccharide colloïdal), fucoïdine, acides aminés et protéines, sont encore d’autres sources d’effets propres aux algues, tous bénéfiques à l’agriculture notamment en mélange avec les produits phytosanitaires grâce à leur vertus humectantes, synergisantes/protectrices et collantes de la bouillie.
Les algues pour la phytoprotection :
L'application d'algues liquides tous les 15 jours ralentirait la prolifération des pucerons, des acariens et préviendrait l'apparition des maladies du feuillage.
A noter d’ores et déjà les excellentes réponses obtenues avec 2l de VITALGUE (8-7-4) et 2l de BORALGINE en vigne dans le cadre de la phytoprotection contre le mildiou (pression moyenne à forte sur feuille) en mélange avec des demi-doses d’anti-mildiou spécifiques en 2008 et 2009. Voir les témoignages des utilisateurs.
Les algues : produits naturels biodégradables
Les sociétés changent et avec elles le besoin de consommer de nouveaux produits à la fois actifs, sélectifs, non polluants, non toxiques pour l’homme et biodégradables.
Les extraits ou produits à base d’algue sont dotés d’une totale innocuité représentant une vraie alternative à la lutte chimique.